Eros et autres plaisirs

La Belle et Troublante Salomé continue sa cefession sur ses rapports soumission-domination : Au fond, quelle est votre vraie quête ?   Avant tout, je crois que je cherche à connaître mes limites. À dépasser aussi mes peurs et mes tabous et puis il y a le don : se donner à l'autre par la souffrance. Ma soumission est un cadeau d'amour et de plaisir. La douleur et le plaisir sexuel font appel aux mêmes substances chimiques dans le cerveau. La montée d'adrénaline est totale. J'ai atteint des seuils incroyables.   Vous voulez dire que c'est plus fort que l'orgasme ?   Cela fait appel à un registre totalement différente. L'orgasme, c'est essentiellement physique. Le sado-masochisme fait appel à une part beaucoup plus grande de l'imaginaire et de la cérébralité. Et puis il y a aussi le côté théâtral, la mise en scène des fantasmes. Quand le rideau se lève, je fais exploser une partie de ma personnalité qui reste cachée le reste du temps. Quand le rideau tombe, je reprends une vie traditionnelle   Mais vous n'avez pas vraiment répondu à la question...   Dans le sado-masochisme, il y a une notion d'abandon. Quand je me prépare pour une séance, j'ai l'estomac tout retourné, les mains moites, je suis presque angoissée, impatiente, excitée... Autant dire que l'excitation est quasiment insupportable.   On peut ressentir cela avec un inconnu ?   En l'occurence, je parle là de ce que je ressens avec mon compagnon. Quand il joue avec moi avec de cordes, des pinces, le fouet, la cravache, la cire de bougie, je suis dans tous mes états.   J'en déduis que votre Maître est votre compagnon ?   Bien sûr. En dehors de nos séances SM, nous avons une vie de couple tout à fait normale. Nous avons d'ailleurs une petite fille âgée de cinq ans. Notre équilibre est global. .,   Vous faites souvent des scénarios ?     On est moins boulimiques qu'au début, mais on garde une fréquence d'une fois pas mois. Avec l'expérience, on compense. On est moins brouillons...   Une préférence parmi les pratiques sado-masochistes ?   J'aime avant tout me faire flageller. Sinon, nous sommes fans de bondage à l'anglo-saxonne...   Vous évoquez un code de savoir vivre. De quoi s'agit-il ?   Il faut en effet respecter un certain nombre de règles pour garantir aux participants de passer une bonne soirée. Ainsi, lorsque une scène est en cours, il ne faut surtout pas déranger les protagonistes en tentant de s'insérer dans leur jeu par des actes ou des paroles. Il ne faut pas essayer de refaire ce que l'on vient de voir. La plupart du temps, c'est moins bien que l'original et on devient vite ridicule aux yeux des autres. Enfin, il faut s'enquérir des tabous et limites de celle que l'on vous prête.   Le sado-masochisme vous permet-il d'aborder différemment le quotidien ?   Oui, après une bonne séance, c'est comme si je me sentais appaisée. le compare cet effort à celui d'un sportif : on se sent vidée, on a évacué tout le stress. Quand je ne suis pas bien, que mon compagnon me sent de mauvaise humeur, il me dit : "Mets-toi à genou et demande pardon !" A ce moment-là, je revis.
Dim 4 fév 2007 Aucun commentaire