Eros et autres plaisirs

Philippe est le seul homme avec qui je partage des moments secrets et privilégiés de ma vie sexuelle, faits de jeux poussés et de pratiques " hors normes " en la matière.
Phil (ce diminutif agace un peu Philippe, mais moi, je le trouve mignon) est un adepte des sites Internet érotiques et coquins, et plus spécialement à ceux qui sont dédiés au bondage Pour l'instant, c'est de là que Phil puise une bonne partie des idées de torture qu'il m'applique ensuite.
Nous nous connaissons depuis neuf ans maintenant (j'ai trente-deux ans et Phil, quarante-trois), mais il nous a fallu presque sept ans de fréquentation épisodique avant d'oser nous avouer mutuellement un penchant pour les pratiques fétichistes en matière de sexe.
Phil avait le fantasme d'avoir des relations intimes avec des femmes entravées, donc incapables de se dérober à sa pénétration et, ainsi, entièrement soumises à son plaisir. Moi, j'ai toujours aimé être dominée physiquement par mes amants, mais sans que cela conduise à la violence ou à la brutalité. Simplement, pour moi, l'homme doit être le Mâle, avec tout ce que cela sous-entend de force, de puissance, et donc d'emprise sur la " faible femelle " que je suis.
De toute façon, comment faire autrement : je suis loin d'être, physiquement, une forte femme ou une femme forte. Je suis grande et plutôt gracile (un mètre septante-deux pour à peine cinquante kilos), avec des mensurations de 85B-58-87. Ma peau est très blanche, très pâle (jamais de bain de soleil !). J'ai les yeux gris-bleu assez clairs et les cheveux châtains, lisses et plats, qui me descendent jusque sous les omoplates. Les poils de ma toison pubienne sont plus foncés que mes cheveux.
Ah oui, au fait ! Phil n'aime que les filles " naturelles ", c'est-à-dire sans tatouage, ni peircing, et surtout qui ont (encore) du poil sur le pubis. Cette mode actuelle des " chattes rasées " lui déplait souverainement ! Moi aussi, auparavant, je m'épilais consciencieusement le sexe, trouvant cela plus hygiénique et plus pratique dans certaines circonstances. Les poils pubiens qui, notamment, dépassent du maillot de bain ou du string, ce n'est pas franchement glamour ! Mais bon, pour répondre aux exigences de mon " maître ", j'ai laissé repousser mes poils. Je dois dire que, finalement, ça me plaît bien, sur le plan esthétique, ce " buisson " touffu. Touffu, mais entretenu quand même. Je rase les poils qui s'acharnent à pousser sur mes grandes lèvres et ceux qui vont s'égarer vers mon petit trou. Sur le devant, je sacrifie aussi les poils rebelles qui voudraient contrarier la parfaite géométrie de mon " triangle secret ".
Phil m'appelle sa " brindille anorexique ". Pourtant, j'ai bon appétit, mais j'ai la chance (génétique ou autre) de faire partie de ces femmes sur qui les kilos superflus glissent sans pouvoir s'accrocher. Ce sont mes yeux un peu tristes, ma minceur, cette impression (fausse) de faiblesse, de fragilité que je dégage qui ont fait flasher Phil lors de notre première rencontre. Mon air de petit oiseau tombé du nid l'a ému. Au fait, je me prénomme Anne.
Ça a été une véritable révélation quand nous avons découvert cette complémentarité secrète de caractère qui existait entre nous, lui le dominant, moi la soumise. Ayant acquis suffisamment de confiance en Phil, j'ai accepté, à sa très grande joie, de commencer à pratiquer des jeux érotiques et sexuels, raffinés et pervers tout à la fois.
Avant, nous faisions l'amour de manière on ne peut plus classique.
Maintenant, chaque fois que nos vies familiales et professionnelles respectives nous le permettent (une à deux fois par mois, rarement trois), nous nous octroyons une ou plusieurs heures de " récréation " dans la chambre que Phil a aménagée tout spécialement chez lui. C'est notre secret intime, et c'est la première fois que j'en parle à quelqu'un d'autre (vous qui me lisez), avec l'accord de Philippe.
Notre dernière rencontre ? C'était la semaine dernière…
Le cérémonial de début est toujours le même. Phil m'accueille à la porte de chez lui par un chaste bisou sur la joue (pas question d'éveiller la curiosité des voisins en nous enlaçant fougueusement sur le pas-de-porte). J'ôte mon manteau et nous passons au salon. Le temps de prendre un verre, nous papotons amicalement de choses et d'autres, sans jamais faire la moindre allusion à la " séance " qui va suivre.
À un moment donné, Phil, assis face à moi sur le canapé, se penche en avant, pose son verre sur la table basse, puis, les deux mains sur les cuisses, en me regardant droit dans les yeux, il dit simplement :
- On monte ?
C'est toujours dit plus sur le ton de l'invitation que du commandement. D'une voix complice et joyeuse, je réponds :
- On monte !
À l'étage, passage préalable par la salle de bains. Tandis que Phil se tient debout, adossé au lavabo, je me déshabille complètement sous ses yeux, pliant soigneusement et posant sur le rebord de la baignoire chacun de mes vêtements retirés. Cet " effeuillage " n'a rien d'un strip-tease affriolant : je me dévêts simplement, presque mécaniquement, comme je le ferais si, seule dans la pièce, j'étais sur le point de prendre une douche.
Phil, lui, reste habillé. À chacune de nos séances, il porte invariablement un jeans bleu clair délavé (sans slip, ni caleçon en-dessous !) et, suivant la saison, soit un tee-shirt uni en coton à manches courtes, soit un pull en laine à manches longues.
Me voici donc nue comme un ver devant mon ami. Le déshabillage s'est passé sans que nous échangions la moindre parole.
Les bras levé au-dessus de la tête, je m'étire comme une chatte et, sur la pointe des pieds, je fais deux ou trois tours sur moi-même. C'est ma " pirouette de présentation ". Ensuite, tournant le dos à Philippe, les jambes légèrement écartées, je penche mon buste en avant, je me cambre, lui offrant mon petit cul bien rond et bien ferme. Phil passe alors la main entre mes cuisses et vient palper du bout des doigts la fente entrouverte de mon sexe. L'humidité qu'il y constate lui prouve que je suis " prête ". Comme toujours, je crois que j'ai commencé à mouiller dès que j'ai franchi le seuil de sa maison. C'est presque devenu un réflexe conditionné à la Pavlov.
- Parfait, on y va maintenant, me lance-t-il.
Comme la cuvette des W.-C. se trouve dans la salle de bains, je demande :
- Tu permets que je fasse pipi d'abord ?
Bien sûr qu'il permet ! Ça fait même partie du plaisir, de son plaisir. Ni lui ni moi ne sommes adeptes ou simplement amateurs de l'urologie ou de l'ondinisme. Mais Phil adore me voir uriner.
Assise sur la cuvette, les cuisses largement ouvertes, j'écarte les grandes lèvres de mon sexe avec l'index et le majeure de ma main gauche, tout en exerçant une légèrement pression. Après quelques hésitations et quelques contractions, mon méat se gonfle, s'ouvre et l'urine ambrée en jaillit avec force. Je pisse longuement, sans pudeur ni gêne, en souriant à mon ami qui est à chaque fois fasciné par ce charmant spectacle. Ma petite commission terminée, je m'essuie très soigneusement : Phil aime et exige que je sois toujours très propre.
Je me relève. Me prenant fermement par le bras, Phil m'entraîne enfin dans notre chambre secrète.
C'est une pièce de quatre mètres sur quatre environ, une ancienne chambre à coucher vidée de tous ses meubles. Le sol est recouvert d'un parquet verni, dont j'apprécie le contact chaud sous mes pieds nus. Les murs, peints en blanc, sont partiellement drapés de grandes tentures, rouges cette fois. La couleur varie d'une séance à l'autre, suivant l'humeur de mon " bourreau ", mais ne présage en rien du caractère " hard " ou " soft " de la torture que je vais subir. Le plafond est blanc lui aussi et parsemé de solides anneaux de suspension (bien que je sois toute légère !).
L'unique grande fenêtre de la pièce est occultée par des tentures noires bien opaques, discrétion et intimité obligent !
La pièce est éclairée par quatre spots orientables, fixés au plafond.
Aujourd'hui, deux cordes en nylon blanches, terminées chacune par un mousqueton en métal, pendent du plafond. Elles sont distantes d'environ deux mètres l'une de l'autre. Je frissonne déjà, et de peur, et de plaisir. Combien de fois ai-je déjà souffert, et joui en même temps, suspendue comme une marionnette à ces cordes ?
- Prête ? me demande-t-il.
Je respire un grand coup et je réponds :
- Prête !
Nous commençons…
Phil m'attache aux chevilles et aux poignets de larges bracelets en cuir noir à boucle de métal, doublés de feutrine. Chaque bracelet est pourvu d'un demi-anneau en métal.
Nous avons, de commun accord, adopté ce système d'entraves dès le début de nos rencontres sado-masochistes, car j'ai la peau fine et sensible, qui " marque " rapidement. Si je sors souvent de la pièce les fesses douloureusement striées de lignes rouges, ce n'est pas grave : très peu de personnes ont le privilège de me voir cul nu ! Mais ça me gênerait beaucoup d'aller au travail avec des traces " suspectes " aux poignets.
Une fois les bracelets bouclés, Phil m'attire à lui et nous nous embrassons langoureusement à pleine bouche : le dernier baiser de la condamnée ! Plaquée contre son bassin, je sens sous son jeans que son pénis est déjà raide. Ses mains douces me caressent les fesses, le dos, les épaules, la nuque. Nouveau frisson.
Il me repousse. J'ouvre la bouche et il y introduit, entre les dents, un bâillon constitué une grosse boule en matière plastique noire, pourvue de lanières en cuir. Il l'ajuste parfaitement, soulève mes cheveux tombants, puis boucle les lanières derrière ma nuque.
Ce type de bâillon a l'avantage de permettre à la victime de toujours respirer par la bouche, de crier sa souffrance, mais sans pouvoir émettre des paroles articulées. Quand on me frappe, j'ai tendance à devenir grossière envers mon tortionnaire, et Phil n'aime pas les filles vulgaires.
Il se recule, me toise de bas en haut et me demande :
- C'est bon ainsi ?
Mer 25 avr 2007 Aucun commentaire