Eros et autres plaisirs

... nous parle du collier qu'elle porte en signe de soumission à son maitre...

  Mon collier, c’est le mien, celui avec lequel je suis née, les autres peuvent bien me perdre, où même m’être arrachés, Mon collier, j’y mets une majuscule, je l’aime autant que je le hais… Mon collier, il me rassure, je tourne en boucle, autour de lui, je voudrais bien qu’il se perde au détour d’une rencontre, mais c’est lui qui choisit ceux qui bouclent l’histoire…. Mon collier, fait le tour de mes envies, de mes années….il me rend victime, où charmeuse à souhait, il me torture les amygdales, manipule les jointures de ceux qui viennent s’y frotter… Il faut dire que je l’ai peaufiné d’années en années….j’ai entretenu son cuir, mêlé de peur et de rêves sublimés, j’ai astiqué ses anneaux, pour qu’il attire tous les papillons de minuit , je l’ai malmené dans des lits, puis caressé pour qu’il m’oublie…. J’ai même essaye de le perdre, au détour de quelques belles forets…. Mais serait il le petit poucet, mon collier m’a chaque fois retrouvé Mon collier est une hérésie, pour ceux qui proclament, qu’ils ont librement choisi, que c’est un être de lumière qui leur a sublime la vie  ….j’y ai cru moi aussi, je me suis dis je suis sans collier , serrez moi le « qui qui, » sauvez moi de ma vie…, tout ce que j’ai réussi, c’est à vexer mon brave collier, qui mélangeait le nord et le sud, je devenais  l’aiguille folle, alors qu’il perdait la boussole…,  C’est un  petit collier, qui me dit…je suis fatigué, accepte moi, où balance moi…mais arrête de me malmener…il n’y a pas de coupable dans cette histoire, pas de victime, pas de miracle, de tour de magie, ni de chevalier blanc….ni de prisonnière à sauver... Je suis né, tu  es née…on s’est regardé comme frères et sœur ennemis, on s’est dit mutuellement, tu me pourris la vie…et maintenant, faudrait peut être qu’on vive la même vie Il a sans doute raison, il serait temps…de l’accepter tel qu’il est, ce n’est pas un boa de luxe, ni une couleuvre dans un grenier….  Faudrait peut être  bien que je fasse avec….il commence même à m’attendrir,  alors si je m’attendris…. Peut être même que je m’aimerai ….tel qu’il est